La nourriture au Moyen-Age

Publié le par les2amariage

Il règne au Moyen-Age un appetit inégalé pour les nourritures terrestres. Rarement on n'aura autant mangé, les rations quotidiennes de pain et de viande atteignant les 500 g contre 125 g aujourd'hui. Copieuse, cette cuisine est aussi rafinée et elaborée. 
Chimie culinaire, art de la table, mariage des épices... les chefs médiévaux maitrisaient déjà les secrets de la gastronomie, dans le respect de codes oubliés, de goûts surprenants.

Ces chefs d'hier, dits "maîtres queux", officiaient dans des cuisines occupant parfois toute une partie des palais princiers, avec sous leur ordre, une "brigade" d'ouvriers : jusqu'à 70 hommes, aux surnoms savoureux évoqués par Rabelais : "Rince-pot", "Gratte-Pot" et autres "Patogeoir".

Le composition des repas médiévaux suit le rythme des saisons, mais le pain et la viande restent les deux élements de base de l'alimentation. Si les paysans doivent se contenter de plats bouillis, les princes se délectent de paons, cygnes, faisans, mais aussi de tortues ou hérissons.
-Le poisson : sa consommation est encouragée par l'Eglise un jour sur trois. Il est salé, séché ou fumé.
-Le fromage : très apprécié, il fourre beignets, gaufres et omelettes. Un bon fromage doit sentir "fort comme Lazare".
-Légumes : ils sont hiérarchisés selon leur position par rapport à la terre. Les plus proches du sol, comme les pois ou champignons, sont jugés inférieurs.
-Les fruits : il sont rarement mangés crus. Les cerises servent néanmoins d'apéritif, la poire de digestif.
-Les fleurs : roses, violettes ou aubépines colorent et relèvent les plats.
-Epices : safran, gingembre et autres épices sont appréciées des nobles pour leur goût et leurs vertus digestives.
-Boisson : le vin jeune, faiblement alcoolisé, est la boisson la plus courante, par crainte de boire de l'eau polluée.

Les "fast-foods" existent déjà au Moyen Age. Dans la rue, on trouve quantité de petits traiteurs ou marchands ambulants qui proposent aux passants poêlons de tripes, pâtés de viandes, écrevisses, tortues, saucisses, gaufres ou petits gâteaux.

Car à l'époque, tout le monde ne dispose pas d'une cuisine ; les foyers les plus modestes n'en sont pas équipés. Et la ville du Moyen Age est peuplée de voyageurs, d'étudiants, et de pèlerins qui logent chez l'aubergiste. Chez lui, ils peuvent par exemple se restaurer d'une carbonée, lamelle de lard sur une tranche de pain. Les plus pressés s'arrêtent chez le boulanger pour acheter pain et vin sur le pouce.

La cuisine du Moyen Age est régie par de nombreux principes, pas toujours scientifiques.

La religion encourage par exemple à "faire maigre un jour sur trois". Mais les monastères disposent souvent des plus belles et plus riches caves et cuisines.

Une théorie des humeurs : la diététique de l'époque repose sur une théorie des "humeurs". Les aliments sont classés en catégories : chauds, froids, secs ou humides, dont la combinaison est censée altérer le sang, la bile et les humeurs.
Ainsi, le poivre n'est pas recommandé aux personnes colériques.

Aux jeunes filles et aux veuves, on interdit la volaille, de même que le poireau, les fèves et les épices, réputés aphrodisiaques.

L'estomac comme un tonneau : pour faciliter la digestion, on pense à l'époque qu'il convient de manger de plus en plus lourd, afin d'enfoncer les plats dans l'estomac, conçu comme un tonneau.

Publié dans Pratique

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